MARC  LABOURET

Images du Temple

Comment l'image du temple évolue avec les conceptions de la Franc-maçonnerie.

          Les images de temples nous semblent correspondre à la représentation que les initiés d’hier se faisaient de leur loge et/ou de leur ordre. Pour essayer de valider cette hypothèse, nous allons montrer que les images de temples ont évolué. Ces modifications d’images correspondent-elles à des transformations de la Franc-maçonnerie ? Et, en lien avec cette première question, correspondent-elles à des changements dans l’image que les francs-maçons se font d’eux-mêmes ? A tout le moins, ces évolutions correspondent à des situations différentes de la Franc-maçonnerie dans la société française.

1. Le temple rond.

          Une première représentation, chronologiquement et logiquement, est celle du temple rond. Elle apparaît en 1780, c’est-à-dire aux tous débuts de la numismatique maçonnique. On va la retrouver sur les pièces de quatre loges seulement, ce qui n’en fait pas une image typique.
 
         233 ml 2 La première apparition datée d’un temple sur une médaille maçonnique figure sur la médaille de loge la Fidélité [1]. Cette image est présentée par le compte-rendu de la loge comme le frontispice d’un temple dédié au Grand Architecte de l’Univers (ci-contre). De fait, il a des caractéristiques géométriques et cosmiques, mais certainement pas pratiques : oculus zénithal, sept marches, signes du zodiaque dessinés sur le tambour de la coupole. Circulaire sur une base carrée, il s’inscrit dans la généalogie des monuments qui matérialisent ainsi le lien entre la terre et le ciel, des églises byzantines au Temple du ciel de Pékin… Ces constructions se sont toujours voulu des images de la transcendance, de la souveraineté, de l’éternité, du cosmos.     

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          Cette image ne fera pas école dans la numismatique maçonnique ; elle ressemble en revanche à certaines représentations de temples sur les tabliers, à commencer par celui que la tradition attribue à Helvétius et Voltaire (ci-contre reproduit sur une médaille de la loge Voltaire, à Bruxelles). Encore la façade de temple qu’on y voit évoque-t-elle un temple de plan rectangulaire ; seule la coupole est identique.

 

          abd lightDe 1781 à 1784, la célèbre loge les Neuf sœurs illustre sa vocation sur trois jetons gravés par un de ses membres, Bernier (voir les reproductions dans l'article sur le sujet). On y voit les neuf muses taillant dans le roc un temple rond qui évoque tout à fait les folies qu’on édifie à cette époque dans les parcs à l’anglaise. Un exemple concret presque absolument identique est fourni dans un parc de Dijon par le «ttemple de l’amour » provenant du château de Bierre-les-Semur (ci-contre). A la Restauration, un nouveau jeton de la même loge, gravé par Coquardon, montrera le même édifice achevé (295). Cet exemple prouve bien que les frères de la loge ont voulu représenter de la sorte leur identité spécifique, puisqu’ils entendaient se consacrer aux travaux scientifiques et artistiques. Ils n’ont certes pas ici voulu montrer la Franc-maçonnerie en général, dont au contraire ils se démarquent. En revanche, on retrouvera plus loin l'idée de l’insertion harmonieuse de la loge dans un paysage idéal…

         a323 mlL’édifice présenté par la loge la Réunion des Arts est tout aussi atypique (à gauche, 323). Après les muses, leur coryphée ! Cette colonnade circulaire est en effet un monument à Apollon plutôt qu’un temple, mais il montre néanmoins à quels saints se vouait la loge, composée de membres de l’Académie royale de musique.

         Enfin, dernier exemple de temple rond, plus tardif, le jeton de la loge la Réunion des Amis, à Hanovre, regroupant des militaires de la Grande Armée (815). Cette pièce peut sembler complètement en-dehors de notre modèle théorique : c’est la représentation d’un monument réel, qui existe toujours à Hanovre où il a été édifié en l’honneur du philosophe Leibniz. Pourtant, si l’image a été choisie, ce n’est pas neutre : le monument commémoratif funéraire est aussi celui de la philosophie, à laquelle font donc référence les fondateurs de l’atelier.

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Le jeton de la Réunion des Amis, de Hanovre, et son modèle.

          Ces quatre images affichent chacune à sa manière, mais de façon limpide, les valeurs fondatrices des loges qui les ont éditées. Toutes les quatre, elles suivent un modèle religieux universel, dans l’esprit des lumières, et contre la religion établie, par référence à l’antiquité classique, à la géométrie et à la raison. Il y a sans doute peu de distance entre l’esprit du temps, l’esprit de la Franc-maçonnerie, l’esprit de la loge particulière : car nous sommes aussi en présence de loges d’élite. Ces images, exceptionnelles en numismatique, triomphent en revanche sur les tabliers dits « au kiosque », et perdureront sur des cordons brodés jusqu’à la fin du XIXe siècle. La rareté en numismatique nous rappelle qu’il est bien probable que cette Franc-maçonnerie rationaliste est restée assez minoritaire sous l’Ancien Régime. En tout état de cause, les représentations du temple rond ne sont pas assez nombreuses pour être significatives. Ce ne sont certes pas celles d’un temple maçonnique, qui se doit d’être un carré long orienté, et donc ce ne sont pas non plus des représentations de l’ordre maçonnique.

2. Le temple à l’antique inséré dans le paysage.

          La représentation habituelle du temple maçonnique à la fin de l’Ancien Régime et jusqu’au Premier Empire est celle d’un temple inséré dans un paysage. Il en existe huit, ce qui commence à être représentatif. Il s’agit d’un temple à l’antique, rectangulaire, avec un toit à double pente, soutenu par des colonnes, représenté le plus souvent en perspective dans un paysage. Cinq de ces images sont antérieures à 1789, trois se rattachent à l’époque impériale.

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Temples en continuité avec le paysage... De gauche à droite et de haut en bas : Valenciennes, Saint-Quentin, Rouen,  Saint-Antoine (avers et revers), Saint-Auguste, l'Union Parfaite, la Constance Couronnée, Mars et Thémis.

          On les trouve à Valenciennes (772), Saint-Quentin (741), Rouen (706 et 707), et à Paris aux loges Saint-Antoine du Parfait Contentement (344 sq), Saint-Auguste de la Parfaite Intelligence (349), l’Union Parfaite de la Persévérance (396). Aux loges la Constance Couronnée (187) et Mars etThémis (379), il se simplifie pour ne montrer que sa façade classique, mais celle-ci est fermement établie sur une ligne de sol, et, pour la Constance Couronnée, encadrée d’un acacia et une ruche.
         Première remarque : le temple s’insère dans un espace cohérent. C’est peut-être une caractéristique de l’esthétique du temps : les outils symboliques (compas, équerre, épée, maillet…) sont à la même époque représentés suspendus ensemble par un ruban, selon le même principe de cohérence spatiale. Nous y voyons tout de même l’indice d’une mentalité où les symboles maçonniques font partie de la réalité. Sans qu’on puisse dire qu’ils font partie de la vie quotidienne, ils ont un caractère concret qu’ils perdront par la suite.
          Seconde remarque : cet espace n’est pas seulement cohérent, il est continu. A tort ou à raison, nous pensons que cela correspond à une insertion sans rupture des loges dans leur environnement social. Certes, le monde représenté est un jardin idéal. Cela nous semble correspondre à une vision édéniste de la Franc-maçonnerie, qui va avec cette nature en forme de jardin anglais qui est celle de Voltaire et de Rousseau. C’est aussi, au second degré, l’image d’une Franc-maçonnerie intégrée dans la société sans discontinuité.
          Notons sur le jeton de la loge Saint-Antoine du Parfait Contentement la plus extraordinaire représentation de l’initiation, d’autant plus remarquable qu’elle se poursuit sur l’autre face, où l’on voit le coussin sur lequel le novice va s’agenouiller pour prêter son serment sur le volume de la loi sacrée. Notons aussi que la loge Mars et Thémis, placée sous l’invocation de la déesse de la justice, présente son temple comme une façade de tribunal.

3. Premier Empire : l’intérieur du Temple.

         cz350 p 2 Sous le Premier Empire, très riche en jetons de loges, l’extérieur du Temple est très peu représenté. Notons deux représentations hors normes :
- le jeton de la loge Saint-Claude de la Paix Sincère (à droite ; 350) est probablement de la fin de l’époque impériale. Ce temple atypique préfigure peut-être les représentations de temples refermés sur eux-mêmes qu’on verra typiques de la Restauration. Il est en tout cas, pour la première fois, coupé du monde : nous n’avons même plus la ligne de sol qui rejoint les bords de la pièce pour exprimer que l’espace se continue au delà. Sa porte est fermée, il n’a aucune autre ouverture visible… Malgré sa coupole, il n’est pas rond, puisque la présence des lettres J et B révèle son orientation maçonnique.

d131 ml a- Le jeton de la loge les Amis triomphants (à gauche ; 130, 131) est daté de 1808, mais est peut-être plus tardif ; il sera en tout cas copié dans les années 1830 aux Amis de l’ordre et dans les années 1880 à Châtellerault. L’image a un style un peu retour d’Egypte. Ce qui nous y semble relever proprement de l’esthétique impériale, c’est le rayonnement qui sort du temple pour éclairer le monde. Ce thème original est à relier aux images des outils symboliques rayonnant dans le ciel comme des astres, images qui dominent l’époque. Tout l’appareil symbolique se sublime et acquiert une valeur transcendante.

    Il est en tout cas remarquable que le temple comme les outils symboliques perdent leur matérialité concrète pour devenir des sortes d’astres qui rayonnent dans l’espace. Comment ne pas relier cette esthétique nouvelle à la situation de l’ordre maçonnique sous le Premier Empire, dont elle est l’instance idéologique, et, pourrait-on dire, le parti unique ? La Franc-maçonnerie rayonne sur l’Europe où elle partage et diffuse la gloire napoléonienne.

          Pourtant, ces deux images restent des exceptions.
        Ce qui apparaît significativement sous le Consulat, et se répand largement sous l’Empire de façon à y devenir la représentation dominante du temple, c’est une image non plus extérieure, mais bien intérieure. Cette forme se rencontrera durablement dans la numismatique maçonnique, jusqu’à nos jours. Ce temple organise encore l’appareil symbolique dans une cohérence, mais c'est maintenant celle de l’espace intérieur sur lequel ouvrent les deux colonnes.

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Quelques exemples de "temples intérieurs" sous le Consulat et l'Empire.

          Notons d’une part que la représentation des colonnes est un marqueur du rite pratiqué, importante information sur l’identité de l’atelier. D’autre part, le ou les objets placés au centre manifestent à l’évidence les valeurs des fondateurs de la loge. Qu’est-ce qui est sacré pour elle ? C’est bien ici la loge elle-même qui se donne à voir, mais aussi l’idée qu’elle se fait de la Franc-maçonnerie universelle. Il est difficile d’en dégager des perspectives générales ; pourtant, quelques exemples d’époque Empire vont tout de même nous donner des indications : à Paris, les loges Saint-Jean de la Palestine (354, 355), les Amis de la Patrie (105), Saint Victor des amis de la Victoire (366) ; à Naples, la loge Joseph la Concorde (808) ; au Havre, les 3 H (580 sq) ; à Rouen, la Parfaite Egalité (718 sq).
          Nous voyons ici des temples orientés vers des autels triomphaux ou vers des symboles d’égalité ou de justice. On peut les considérer ouverts en perspective sur le monde futur, ou bien tournés vers les objets d’où vient la lumière. Dans les deux cas, c’est la vocation du maçon qui se met en image, que les colonnes marquent l’entrée dans la construction de l’utopie impériale ou la réceptivité à cette idéologie. C’est bien ici l’image d’une Franc-maçonnerie qui est le parti politique unique du pouvoir en place, qui est victorieuse avec les armées napoléoniennes et qui rassemble les élites de la société française du temps. La cohérence spatiale nous indique qu’il n’y a pas plus de rupture entre le monde des symboles et le monde réel qu’entre les loges et la société profane. L’absence de murs peut aussi signifier que le travail maçonnique ne se cantonne pas à l’intérieur du temple.

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Quelques exemples de "temples intérieurs" de la Restauration à la Troisième République.

          d854On continuera longtemps de frapper, de ci, de là, des jetons et médailles représentant cet espace intérieur du temple, avec quelques belles trouvailles. Retenons quelques exemples pour leur esthétique réussie ou pour leur signification particulièrement claire : à Cherbourg, la loge la Fidèle Maçonne retient en 1816 un chien pour signifier la fidélité (536) ; les Disciples de Saint-Vincent de Paul, en 1820, donnent un exemple frappant où la symbolique perd tout contact avec la réalité (191 sq) ; à Oran (797), le jeton représente le titre distinctif de la loge, l’Union Africaine, par la rencontre d’un coq et d’un lion ; à Philippeville (798, photo BnF non publiable ici), une panoplie met en évidence les valeurs d’un atelier militaire. Et même, en 1981, quand le Grand Orient édite une médaille pour commémorer les lois de 1881 sur l’école, on voit comment la République laïque occupe l’espace sacré (à gauche ; 854).

 

4. Restauration : le temple fermé sur lui-même.

           Pourtant, dès 1816, une autre image du temple va prendre la place dominante, et devenir absolument caractéristique de la Restauration et de la Monarchie de juillet, puisqu’elle disparaît dans les années 1840. Le Temple est représenté en façade, entre les deux colonnes salomoniennes. C’est toujours l’espace sacré, mais ici clos sur lui-même et ses secrets. Nous en trouvons des premiers exemples dans les jetons de présence du Grand Orient (5, 6), aux Rigides Observateurs (325, 326), aux Frères unis intimes (245).

          Le temple, en général, flotte dans l’espace ou repose sur une espèce d’île. Les colonnes, souvent disproportionnées, ont toujours la fonction de marqueur du rite, mais se montrent comme d’énormes tours de garde isolant le temple du monde extérieur. Le temple lui-même est fermé, souvent de façon explicite, muré, comme sur le jeton de la loge de Saint-Pierre des vrais amis du parfait accord (363) ; il est parfois affligé d’un nombre impair de colonnes, dont on voit bien l’intérêt symbolique mais qui est une hérésie architecturale puisqu’il empêche l’accès à la porte ! C’est le cas pour l’Union de famille (393).

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Quelques temples transformés en citadelles.

          Cette image nous paraît correspondre à un repli de la Franc-maçonnerie sur elle-même, à une attitude de protection du monde hostile environnant, de fermeture. A cette fermeture correspondent aussi, d’une part, les cordelières fermées, qui apparaissent à cette époque, par exemple à Rouen pour la Constance éprouvée (714), et à Vaugirard pour les Zélés philanthropes (409), et d’autre part, les titres distinctifs nouveaux, parfois les ossements. Par ailleurs, les outils symboliques perdent leur rayonnement mais demeurent flottants dans un éther coupé du réel.

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Quelques temples bien emmurés (Provins, Nogent-sur-Seine, les Philonomes à Paris)

          Ce type d’image du temple disparaît dans les années 1840. On rencontre encore, sous la monarchie de juillet et peut-être la Deuxième République, voire les tout débuts du Second Empire, quelques rares images de façades de temples, mais sans les deux colonnes. Ces représentations simplifiées rejoignent un archétype banal de façade classique, toujours bien murée et fermée : à Provins, l’Heureuse Alliance (436), à Nogent-sur-Seine, la Parfaite Régularité (676, 677), et à Paris, les Philonomes (310) et le Temple de l’union des peuples (377). Elles sont d’une qualité médiocre de gravure (sauf à Provins). L’histoire des loges donne au moins des dates ultimes d’édition, puisque ces différents ateliers ont tous cessé leurs travaux entre 1847 et 1860.

5. Ambitions de la Franc-maçonnerie républicaine.

          C’est dire que l’image du temple disparaît du jeton maçonnique, au plus tard, en 1860. C’est aussi que dans le même temps, le jeton a perdu sa valeur de récompense, pour n’être plus qu’un instrument de comptabilité de la présence. Il n’a plus de prétention esthétique, et les loges les font réaliser à l’économie. Leur métal s’appauvrit. Leur choix iconographique devient limité. Le grand nombre de jetons de présence de la seconde moitié du XIXe siècle se cantonne le plus souvent à des stéréotypes symboliques, combinaisons banales d’outils, parfois additionnés d’acacia, souvent entourant - ou dominés par- une représentation du divin (lettre G, tétragramme, ou œil). Au mieux, les jetons et médailles s’ornent de cette composition d’outils entrelacés autour du niveau qui sert d’armoiries au GODF sous le Second Empire. Cette simplification est bien évidemment en cohérence avec l’adhésion des loges aux idées républicaines et démocratiques. Mais on peut déplorer que la qualité numismatique se dégrade rapidement et qu’on arrive à des objets guère plus esthétiques que des jetons de caddie de supermarché.
          Cette vision négative et pour tout avouer misonéiste (2) doit être tempérée. Car plus tard, sous la Troisième République, deux types nouveaux de représentations de temples apparaissent, sur quelques médailles de commémoration ou de récompense, qu’il faut bien juger exceptionnelles.ra

             D’une part, sur deux médailles, on retrouve l’insertion du temple dans le paysage. Mais il triomphe sur les hauteurs d’où l’élite de la Troisième République apporte au monde progrès et liberté : ainsi est-il présenté sur les médailles de l’Emancipation (à droite ; 212), et du centenaire de la Clémente Amitié (171). Sur la première, le temple domine un paysage où le progrès technique se répand (train, vaisseau, aérostat), et où une figure allégorique foule aux pieds les chaînes et les couronnes. Sur la seconde, une figure allégorique désigne le temple qui rayonne en se confondant avec le soleil levant, au-dessus de pyramides et de sphinx. Comment mieux exprimer que les francs-maçons se considèrent investis sous la Troisième République d’une mission civilisatrice ?

          C’est par ailleurs des références à des temples anciens réels, sur deux belles médailles de Tattegrain où l’on constate que le modèle culturel français reste smarqué par l’antiquité gréco-romaine. Ce n’est pas Hiram que représente Tattegrain, c’est Phidias ! La première est éditée en 1936 par le Grand Orient pour le bicentenaire de la Franc-maçonnerie française (à gauche ; 18) ; la seconde, en 1939, par la loge l’Etoile Polaire, pour le centenaire de son réveil (221). Il n'est pas exclu que la perfection prêtée au Parthénon vienne des élucubrations de Matila Ghyka, inventeur du "nombre d'or" en 1931 (voir l'article à ce sujet).

          En conclusion, revenons un peu en arrière pour citer trois médailles qui datent de la Monarchie de juillet et du Second Empire. Elles sortent de notre cadre, car elles représentent, non pas le Temple idéal, mais des temples réels. En effet, les francs-maçons sont aussi parfois des bâtisseurs opératifs ! D’abord, c’est la médaille de l’inauguration du siège du Grand Orient en 1843 (12). Ensuite, en 1862 et 1869, les commémorations de la construction de temples au Havre (589 sq) et à Périgueux (684). Ici, l’intérêt historique prime l’intérêt symbolique, car force nous est de constater que les francs-maçons ne mettent pas leur idéal architectural en pratique !

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Les temples réels.

 

(Cet article est la rédaction a posteriori d'une communication verbale lors du séminaire du 24 mai 2008 organisé par la Société Française d'Etudes et de Recherches sur l'Ecossisme -SFERE- sur le thème "Iconographie de l'écossisme". Il a été publié avec les actes du séminaire, avec trop peu d'images. Ici, on trouvera toute l'illustration qui fait l'intérêt du sujet. Pour des précisions sur les pièces présentées, telles que dimensions, matière, revers, histoire de la Loge, il convient de se reporter à l'ouvrage "les Métaux et la Mémoire". Nous mentionnons les références des pièces citées par leur seul numéro dans cet ouvrage.)

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[1] Voir notre étude « Une médaille historique : le bijou de la loge la Fidélité à l’effigie du duc de Chartres, Grand Maître du Grand Orient », dans Chroniques d’Histoire Maçonnique n° 60, 2007. Cette médaille porte le n° 233 dans notre corpus : « les Métaux et la mémoire – la Franc-maçonnerie française racontée par ses jetons et médailles », Maison Platt éditeurs, Paris 2007.
(2) Au dire des sycophantes, bien évidemment.

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