MARC  LABOURET

Les citrouilles de l'Yonne

Le barrage de Vieux Pêchoir

A la sortie de Joigny en direction de Laroche, on voit sur l'Yonne une curieuse mais élégante construction de pierre, qui semble le plus souvent flotter sur la rivière. Quand on ignore sa raison d'être, cette construction semble absurde ou surréaliste. En pierres de taille bien ajustées, de forme ellipsoïdale, ou plus exactement en forme de rectangle aux deux bouts arrondis, voûtée, percée de deux portes dans ses plus longs côtés, c'est un remarquable vestige d'une ancienne construction utilitaire : le barrage à fermettes et aiguilles de Pêchoir. Aujourd'hui, le lieu est nommé Vieux Pêchoir, car un barrage plus moderne, du même nom, a été bâti en aval pour le remplacer.

 

1 citrouille pechoir rLa citrouille de Vieux Pêchoir, hautes eaux. Au fond, la maison éclusière datée de 1842.

12 vieux pechoir basses eaux rLe déversoir et la citrouille de Vieux Pêchoir, basses eaux.

A l'époque de son érection (1), il était constitué des éléments suivants, parfaitement décrits à l'article « fermette » du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse : « Ces ouvrages se composent : d'un épaulement appuyé contre la berge du chemin de halage ; d'un radier portant une suite de fermettes mobiles espacées de mètre en mètre, reliées entre elles par des entretoises, et contre lesquelles s'appuient des aiguilles en bois ; d'un contre-épaulement ou pile sur lequel est situé le magasin pour les agrès du barrage ; enfin d'un déversoir dont l'extrémité d'amont s'enracine dans l'autre berge de la rivière. »

2 pechoir rVieux Pêchoir vu de la rive gauche. Au premier plan, vestiges de l'écluse.

A Vieux Pêchoir, il reste sur la rive gauche (commune de Champlay) : un chemin de halage, les maisons de l'éclusier et du barragiste, la digue allongée dans le sens du courant qui séparait l'écluse du cours principal de la rivière, et les structures de pierre de l'écluse, en ruines mais bien identifiables, le plus souvent immergées. Près de la rive droite (commune de Laroche-Saint-Cydroine) : la digue du déversoir, en oblique par rapport au fil de la rivière, et le plus souvent immergée elle aussi, et surtout, au bout de cette digue, la pile où s'élève encore le joli magasin à aiguilles, surnommé la citrouille par les barragistes.

 13 vieux pechoir deversoir rVieux Pêchoir : le déversoir en basses eaux.
On distingue la partie rétrécie et abaissée du déversoir, autrefois munie de fermettes et d'aiguilles.

Pour mieux comprendre ces vestiges, nous devons en expliquer l'histoire et le fonctionnement.

3 batardeau rLe barrage d'Epineau, à 2,550 km en amont, a été édifié lors de la même campagne d'aménagement et sur les mêmes principes techniques que celui de Pêchoir. Il nous offre encore, malgré ses modernisations ultérieures, un exemple très expressif de ce qu'a pu être Vieux Pêchoir à l'époque de sa gloire. Ses images illustreront utilement le propos (2). Mais la carte postale du Bâtardeau (à gauche) montre une vue générale très proche de ce qu'a été Vieux Pêchoir à sa création.

Au début du XIXe siècle, l'Yonne entre Auxerre et Montereau est le seul moyen de communication fluvial entre la Seine, navigable, et les canaux de Bourgogne (donc la Saône et le Rhône) et du Nivernais (donc la Loire).

Elle est un boulevard très fréquenté, indispensable pour l'approvisionnement de Paris en bois, charbon, vin, et tous matériaux pondéreux. Trains de bois, bûches perdues, charbon de bois, proviennent souvent de la haute Yonne et notamment du Morvan. Le vin de Bourgogne et notamment de Joigny, de même, est acheminé par voie d'eau, beaucoup plus économique en ces temps-là que la route. C'est aussi une importante voie de transport de voyageurs, sur des « coches d'eau »(3).

4 inondation rPourtant, cette portion de voie est, jusqu'au mitan du XIXe siècle la moins navigable de toutes. En été, elle a un faible tirant d'eau, est encombrée d'îles de graviers. En hiver, son courant peut être violent, et elle est sujette à des crues. Celles-ci sont parfois attendues, comme celle qui résulte de la fonte des neiges morvandelles. Mais d'autres sont inopinées, détruisent les ponts et les bateaux, et inondent de vastes étendues agricoles (4). Les crues n'ont d'ailleurs pas disparu avec les barrages, mais elles en ont été très attténuées (à droite, l'inondation de février 2018 à Joigny).

 Les transports dépendaient donc des caprices de la rivière. De nos jours, l'Yonne s'écoule de retenue en retenue, et paraît le plus souvent paisible. Sauf en périodes de grandes crues, l'augmentation du débit ne nous semble pas modifier sensiblement son niveau. Mais, avant l'existence de barrages, le niveau naturel de l'eau ne permettait pas la navigation ni le transport des bûches en été, tandis que le flux était rapide et désordonné de l'automne au printemps. De fait, l'Yonne était rarement praticable dans le sens de la remontée du courant, et ne pouvait l'être que pour des charges peu importantes.

 5 flotte r  5b flotte detail rLe flottage à bûches perdues sur un jeton du XIXe s.

Le seul système de régulation consistait en « pertuis » sur la haute Yonne. Ceux-ci étaient des passages larges de quelques mètres seulement, fermés au besoin par des poutrelles horizontales superposées ou des aiguilles verticales accolées., voire par des vannes proches de celles qu'on voit aux écluses. A Trucy-sur-Yonne, on peut encore en voir un qui s'ouvre en entier, comme une porte. Ce système permettait une navigation descendante, aléatoire et même dangereuse pour les hommes et les bateaux. Il était au moins adapté au flottage du bois à bûches perdues, depuis les forêts du Morvan jusqu'à Clamecy. A Clamecy, les bûches étaient regroupées en trains de bois (5).

L'ingénieur des Ponts et chaussées Jacques Cambuzat rappelle en 1874 le fonctionnement des éclusées avant l'existence des barrages. Il y avait deux éclusées par semaine, de mars à novembre. Celles-ci commençaient au pertuis d'Armes, près de Clamecy, les mardis et samedis à 10 h du matin. Puis les pertuis suivants, ainsi que ceux des affluents, étaient ouverts en temps et en heure pour optimiser le flux. Le flot durait quatre heures quand l'éclusée était bonne. Citons Cambuzat : « En aval d'Auxerre, les bateaux descendent les premiers et les trains de bois viennent ensuite tant que le flot est suffisant ; il arrive souvent que des trains retardataires qui suivent la queue de l'éclusée restent sur des bancs de sable et attendent l'éclusée suivante pour reprendre leur marche vers l'aval. En bonnes eaux les trains de bois mettent six à huit jours pour descendre d'Armes à Paris ; mais aussi souvent le voyage dure quinze, vingt jours et même un mois ; le manque d'eau, une fausse manœuvre, le brouillard, le vent, de nombreuses causes d'accidents et d'avaries rendent difficile et tout à fait précaire ce mode de navigation intermittente... »

 6 pertuis pivotant trucy rLe pertuis pivotant des Dames, à Trucy-sur-Yonne.

Dans le département de l'Yonne, la rivière qui lui donne son nom s'élargit de l'apport d'affluents, la Cure, l'Armançon, le Serein. Sur ces grandes largeurs, un pertuis simple n'est plus envisageable. Disposer côte à côte plusieurs pertuis, séparés par des piles, apparut à la fois difficile à réaliser, coûteux et dangereux.

Charles Antoine François Poirée (1785-1873), ingénieur des Ponts et chaussées, a l'idée, géniale comme toutes les idées simples, d'adapter le principe des aiguilles à toute la largeur de la rivière.

En résumé (6), le barrage est conçu de manière à réguler le débit du cours d'eau pour en maintenir le niveau constant. Il est constitué d'un grand nombre d'« aiguilles » de bois, formant rideau pour barrer à volonté le lit de la rivière. Ces aiguilles sont des madriers de 6 x 6 cm de largeur et dont la longueur, de 2 m à 4 m, est fonction de la profondeur du cours d'eau. Elles se terminent par un manche pour permettre la pose ou la relève par le barragiste. Des aiguilles sont ajoutées ou retirées selon les besoins. Ces aiguilles sont maintenues au fond par un butoir (ou heurtoir) du radier, et en hauteur par des « fermettes », charpentes métalliques juxtaposées de mètre en mètre et reliées entre elles. Celles-ci supportent une passerelle qui permet au barragiste d'aller relever ou ajouter des aiguilles. Les fermettes sont elles-mêmes pivotantes, et peuvent s'effacer pour laisser passer les crues, les embarcations et les trains de bois.

En prolongement de cette partie mobile et très modulable, le déversoir est une jetée fixe en maçonnerie. Il est parfois complété lui-même d'une portion à aiguilles pour régler au mieux le niveau de la retenue. Le déversoir est un trop-plein correspondant au niveau souhaité de l'eau. Il est donc rarement découvert. Et c'est sur la pile qui sépare le barrage à aiguilles du déversoir que se dresse la citrouille, magasin pour entreposer les aiguilles pendant l'hiver (7).

Ce système peut sembler simple, voire primitif. Il est pourtant toujours en usage, sur de nombreux cours d'eau.

7 aiguilles epineau r  7b aiguilles merry r Les aiguilles du barrage d'Epineau en acier galvanisé, et celles en bois du barrage de Merry-sur-Yonne.

En 1834, Poirée expérimente le premier barrage de ce type à Basseville, dans la Nièvre mais sur l'Yonne. Le succès est tel que dès 1837, une loi ouvre un crédit de 2 250 000 Francs (au cours de l'or, cela représenterait aujourd'hui plus de 36 millions d'euros) pour l'exécution de cinq barrages mobiles entre Laroche et Sens : Epineau, Pêchoir, Joigny, Villeneuve-sur-Yonne et Saint-Martin-près-Sens. Ces cinq barrages sont édifiés de 1837 à 1841. A Vieux Pêchoir, la date inscrite sur la clef de voûte de la porte de la maison est 1842. Soit la construction de la maison a suivi celle du barrage, soit nos sources écrites sont imparfaites. Cela prouve néanmoins que le barrage est un des premiers construits.

La création d'un ensemble coordonné de barrages à aiguilles permet de régulariser sur cette portion de rivière le régime des éclusées, ou lâchures : en enlevant les aiguilles sur une largeur convenable, l'ouverture d'un barrage permet le passage des embarcations. Le grand dictionnaire Larousse du XIXe siècle précise : « On ne débouche pas le barrage pour chaque bateau qui descend ou qui remonte la rivière, mais bien pour des convois de bateaux, dont le nombre est rarement inférieur à trente ou quarante, et dépasse souvent cent et cent cinquante. Les bateaux ne cessent de marcher en convois que quand les eaux sont bien navigables ; mais alors le barrage est abattu. Celui-ci est toujours couché à l'époque des crues, de sorte que la rivière est ainsi rendue à son cours naturel. »

Il ajoute : « Ce système de barrage (…) a été établi sur la rivière l'Yonne, où la navigation se fait au moyen de lâchures ou éclusées. Plusieurs barrages à fermettes mobiles y sont échelonnés les uns à la suite des autres, en nombre suffisant et convenablement espacés pour produire la profondeur d'eau nécessaire au flottage des trains et des bateaux. Parmi les ouvrages de ce genre construits sur cette rivière, on peut citer les barrages d'Epineau, de Péchoir, de Joigny, de Villeneuve-le-Roi, de Saint-Martin, d'Auxerre, etc. »

8 convocation rOn expérimente, on juge des résultats. En 1844, une commission est nommée pour examiner l'apport du dispositif à la navigation icaunaise. Le courrier préfectoral ci-joint, convocation à une réunion à la sous-préfecture de Joigny, montre l'esprit de large concertation qui présidait à cette évaluation.

Le système a fait ses preuves : il est étendu par une loi de 1846, qui dégage 6 500 000 Francs aux fins de construire, d'une part le barrage des Settons, qui crée un grand réservoir proche du départ même de la rivière, et d'autre part les barrages à aiguilles de la Chaînette, Monéteau, Bassou, Champfleury, Port-Renard et Cannes (renommé depuis 1886 Cannes-Ecluse, à 4 km de Montereau). Le progrès est en marche : on accole à ces barrages nouveaux des écluses, et on en ajoute au côté des cinq barrages déjà construits. Les barrages peuvent être passés en tout temps ou presque. Aussi peu de temps qu'il a vécu, on peut avec nostalgie rêver du temps des éclusées, où cent bateaux en convoi couvraient l'Yonne entre Pêchoir et Epizy !

En 1861, l'étape suivante, due à l'ingénieur Jacques Cambuzat, complète le nombre de barrages, tous maintenant avec écluses, qui est porté à dix-sept entre Laroche et Montereau. Le tirant d'eau minimum s'élève à 1,60 m. Enfin, deux dérivations sont creusées, l'une de Joigny à Saint-Aubin, l'autre à Courlon. La navigation continue est possible, dans les deux sens.

Les dimensions des écluses sont établies à 96 m en longueur pour 10,50 en largeur, ce qui permet d'accueillir en même temps six bateaux (8) ou deux trains de bois.

La dérivation de Joigny, creusée de 1861 à 1872, impose de déplacer le barrage d'Epizy, de 400 mètres vers l'aval. Il passe du système à aiguilles au système à hausses, inventé en 1860 par l'ingénieur Jacques Chanoine (aujourd'hui, il comporte des vannes à clapets installées dans les années 1950). L'ancien barrage de Joigny est détruit. Il en subsiste les vestiges de la pile et du déversoir, près de la rive gauche, face au n° 54 du quai d'Epizy. En période de hautes eaux, on en devine le tracé grâce à une ligne de végétaux qui y ont pris racine et sortent de l'eau. Quand les eaux sont basses, on peut contempler les restes de maçonnerie monumentale de la pile ainsi que la longue jetée ruinée du déversoir.

Le programme de travaux de 1861 inclut l'amélioration du chemin de halage. C'est alors que deux petites arches du pont de Joigny sont remplacées par une grande, afin d'assurer la continuité du chemin.

C'est à Pêchoir qu'on mène de 1874 à 1879 une expérimentation de l'invention de l'ingénieur Boidot pour la manœuvre des hausses. C'est que les hausses Chanoine n'avaient pas que des avantages, et il fallut les renforcer et les compléter de dispositifs de pose et de relevage. Le système simple des aiguilles résistait mieux dans la durée.

 9 deversoir epineau r  10 citrouille epineau rLe déversoir (vu de la pile) et l'intérieur de la citrouille d'Epineau..

Il faut probablement quelque temps pour mener à bien le grand chantier de la dérivation de Joigny. Les conséquences en amont font l'objet des travaux de 1878 à 1881. En effet, le décalage vers l'aval de la retenue de Joigny impose à son tour de déplacer le barrage de Pêchoir, et de le rehausser, pour que les retenues maintiennent le tirant d'eau nécessaire. Le nouveau barrage est situé sur la commune de Joigny, à 1,4 km de l'ancien. Il est lui aussi équipé de hausses et l'ancien, abandonné, prend désormais le nom de Vieux Péchoir. En accord avec nos sources, la maison d'éclusier du nouveau barrage est datée 1880.

L'histoire de Vieux Pêchoir s'achève ici. Depuis, ses vestiges résistent plus ou moins vaillamment aux éléments. Pour le moins, la citrouille abandonnée depuis cent quarante ans prouve la qualité de sa construction.

L'histoire de l'aménagement de l'Yonne, cependant, se poursuit. Il faut l'évoquer brièvement. Dans les années suivantes, la navigation continue est organisée aussi sur le dernier tronçon de l'Yonne, d'Auxerre à Laroche. Le flottage de bois à brûler disparaît progressivement au profit du transport par bateaux à vapeur : de 1863 à 1872, le nombre de trains passe de 1802 à 710, celui des bateaux de 230 à 453. Les ouvriers flotteurs abandonnent leur métier pénible et dangereux pour devenir mariniers.

Et jusqu'à nos jours, les barrages font l'objet d'innovations techniques. Ainsi, le barrage de Vaux-sur-Yonne, mis à mal par la crue de janvier 2018, vient d'être entièrement reconstruit avec un système de ballons gonflables à eau, pour un coût global de 5,5 millions d'euros.

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15 vieil epizy pile rRuines du vieux barrage d'Epizy visibles en basses eaux : pile et déversoir.

 L'investissement dans cet ensemble de barrages a été considérable, et suivi de décennie en décennie quels que fussent les régimes politiques variés que la France a connus – de Louis-Philippe à la Cinquième République. Ces aménagements ont permis d'économiser le creusement d'un canal latéral, et aussi, le moment venu, d'accueillir sur l'Yonne les péniches au gabarit Freycinet. Cette norme qui date de 1879 fixe la dimension des sas d'écluse à 39 m de long pour 5,20 m de large, correspondant à des péniches de 38,50 m sur 5,05 m., avec un tirant d'eau de 1,80 à 2,20 m.

De fait, les écluses de l'Yonne avaient été calibrées dès 1861, on l'a vu, pour accueillir quatre péniches « Freycinet » en même temps. Celle de Vieux Pêchoir aussi.

Ce sont les barrages à aiguilles qui ont rendu l'Yonne navigable en toutes saisons, à la remontée comme à la descente. Aujourd'hui, les aiguilles sont en acier galvanisé, les passerelles sont métalliques, la sécurité des barragistes est assurée par des rambardes et des harnais. Mais, fondamentalement, c'est bien le système des années 1840 qui donne à l'Yonne son visage somme toute bien tranquille, qui en limite les sautes d'humeur, et qui assure sa navigabilité - essentiellement touristique maintenant.

On modernisera sans cesse les barrages en activité, nécessairement. Les restes inutiles de Vieux Pêchoir n'en sont que plus précieux, témoignage d'une époque héroïque. Espérons qu'on ne laissera pas ce vestige se dégrader et disparaître. Dans l'Indre-et-Loir, à Athée-sur-Cher, un barrage à aiguilles de la même année est classé monument historique. Il est encore opérationnel, avec ses aiguilles de bois. Toutefois, il ne comporte pas une élégante citrouille comme celle qui, aux portes de Joigny, veille encore symboliquement sur la navigation, et dont la connaissance du passé ne diminue en rien la poésie.

 11 pechoir escalier r
Escalier immergé à Vieux Pêchoir.

 

  1. "Erection ne se dit que d'un monument." (Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues)
  2. Merci à M. Franck Delabarre, Chef du pôle exploitation gestion hydraulique à Voies navigables de France, pour le temps qu'il m'a consacré, la permission de visiter le barrage d'Epineau, ses explications patientes, et la relecture attentive et utile de cet article. Merci aussi à M. Clarence Chambaz, Chef d'équipe à Joigny, pour ses informations sur le barrage d'Epizy, et à tous les éclusiers et barragistes rencontrés, qui ont tous aimablement partagé leur passion pour un métier méconnu.
  3. Voir : Jean-Marie Pinçon : Orage sur l'Icaunaise, éd. Les Amis du Vieux Villeneuve, coll. Histoire en histoires.
  4. Voir l'article de Frédérique "Les ponts et les éléments"; on y trouvera aussi des citrouilles, des vraies.
  5. La plus complète et belle documentation sur le sujet est celle présentée au musée de Clamecy. Objets authentiques, maquettes, documents d'époque, explications claires, présentent le flottage avec toute son épaisseur d'humanité, sous ses aspects historiques, techniques, pratiques, sociaux, commerciaux, juridiques. Mieux qu'un livre, mieux qu'internet. Je ne pourrais le raconter sans l'appauvrir. Le musée possède d'autres trésors, archéologiques et artistiques. La ville aussi. Faites le voyage, vous me remercierez.
  6. Ceux qui sont férus de technique trouveront les renseignements les plus complets dans le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Larousse, à l'article « fermette ». Un schéma très clair, établi par Voies navigables de France, est exposé à Auxerre, en plein air, près du barrage du Bâtardeau.
  7. Outre celui d'Epineau, plusieurs vieux barrages de l'Yonne utilisent encore leur citrouille. On peut en voir deux à Auxerre, aux barrages de la Chaînette et du Bâtardeau.
  8. Au gabarit Bequey, qui précédait le gabarit Freycinet : 30 m x 5,05 m.. Il subsiste des écluses à ce gabarit sur le canal du Nivernais (échelle d'écluses de Sardy-les-Epiry).

 

Bibliographie :

- Cambuzat  (Jacques Edmé): « Navigation de l'Yonne et de la Seine entre Auxerre et Paris », dans l' Annuaire historique et statistique du département de l'Yonne, 1874. Il faudrait en citer des pages entières. Je renvoie les curieux au texte, consultable sur google livres. Ils ne seront pas déçus.

- Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, Pierre Larousse, tome douzième, 1874, article Pertuis.

- Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, Pierre Larousse, tome huitième, 1872, article Fermette.

- Archives de Paris : Service de la navigation de la Seine / Transports : cotes 1353 W 1 à 34.

- Guillien (Emile) et Langoureau (Dimitri): Le Commerce à bois perdu sur la Haute-Yonne (5e fascicule), édité par la Mairie de Clamecy,  2014.

 

Cet article a été d'abord rédigé pour la revue de l'Association culturelle et d'études de Joigny.  Des désaccords sur la forme et sur le fond de cette publication m'ont ensuite amené à demander que mes articles en soient retirés, ce qui n'a pas été respecté. L'Echo de Joigny n° 80 a donc  paru , à mon corps défendant, avec mes contributions. De plus, il n'a pas publié cette version définitive, mais un premier projet, sans tenir compte de mes remarques, corrections et ajouts de texte et d'image. La publication a été mal relue et corrigée. Les suggestions du comité de lecture n'ont pas été retenues.  Entre autres articles malmenés, celui-ci y souffre de coquilles, erreurs de légendes des photographies, absence de photographies importantes, décalage des notes de bas de page. Je mets donc ici à disposition l'article tel qu'il doit être, avec même quelques notes de plus. Ce souci de correction (sans aucun doute aussi  manifestation de mon ego vexé) m'amène à m'écarter un peu de la "ligne éditoriale" de ce site, en passant de l'iconographie sacrée à l'icaunographie cucurbitacée. Si le sujet retient néanmoins votre attention, vous m'accorderez peut-être vos excuses.

 

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