Histoire de Salomon
Un soleil brûlant caressait les façades des maisons de terre, un vent chaud et léger soulevait imperceptiblement les fins voiles qui protégeaient les demeures des insectes. Les hommes et les femmes des tribus, réunis dans la cité, retenaient leur souffle. L’heure était grave. Nul ne pouvait ignorer que le destin de la cité et du peuple tout entier était à l’œuvre.
On avait paré le dos de la mule royale d’une riche étole. Un esclave maintenait l’animal par la bride sur le seuil cuisant du palais. Bientôt un jeune prince devrait s’y asseoir afin d’être mené à la source sacrée de Gihon située en contre-bas des remparts de la cité de Sion ; il y serait oint par Sadoq le grand prêtre.
Quand Salomon sortit sur l’esplanade, la tête du jeune prince lui tournait un peu. Les moments qu’il venait de vivre étaient à la fois douloureux et intenses. Son père, le Roi David, venait de lui transmettre l’amulette, symbole de sa légitimité monarchique à la tête du peuple. Les souhaits que le moribond intimait à son fils étaient de faire preuve de compassion et de reconnaissance pour les hommes des tribus. Ils l’avaient suivi dans la construction de la toute jeune nation d’Israël. Sur les épaules du jeune homme, bien que préparé par Sadoq et Natan, le poids de la charge à venir lui donnait à présent le vertige. Quand il se présenta sur l’esplanade pour prendre place sur l’animal, l’air qu’il humait avait le goût métallique du sang.
Bethsabée, mère de Salomon, ainsi que le prophète Natan de la tribu de Juda, avaient réussi à convaincre David de placer son fils cadet, réputé pour sa sagesse, sur le trône encore frêle. Intrigues et meurtres fomentés par certains proches du vieux roi, comme Joab le général et neveu de ce dernier, ainsi que Abiothar le grand prêtre, avaient pourtant fait proclamer Adonias héritier légitime de David.
Adonias était le fils de Haggit, une des femmes du harem du roi mourant. Il se conduisait déjà en seigneur et maitre. Il parcourait la cité en grande pompe, sur un char tiré par quatre magnifiques chevaux et escorté de cinquante gardes à pied. Il était l’aîné à présent, ses trois frères de sang, plus âgés que lui et qui auraient pu prétendre au trône, ayant été tués par ses sbires. Il était évident que l’accession de ce demi-frère qui de plus était son cadet ne serait pas à son goût. L’orgueilleux prince n’en resterait pas là.
La procession se mit en route. Salomon était escorté par la garde rapprochée de son père ainsi que par le prophète Natan. Ils retrouvèrent le grand prêtre Sadoq qui avait fait chercher la corne à huile sacrée dans la tente temple ou se trouvait l’Arche d’alliance. A la source où le jeune prince serait intronisé, les préparatifs attendaient celui qui deviendrait bientôt le nouveau roi d’Israël et de Juda.
Le cérémonial d’intronisation dura de longues heures sous le regard vigilant de la garde royale de David. Puis on fit sonner les shofars, faits de cornes de béliers, pour ponctuer la fin. La foule poussa alors des vivats en l’honneur de Salomon. Puis le cortège s’ébranla pour rejoindre la citadelle. Musique, danses et chants se muèrent en un joyeux tintamarre. Des holocaustes gigantesques furent organisés en l’honneur du jeune roi, dont l’histoire retiendrait, plus tard, la sagesse, la probité et l’équité.
Les jours qui suivirent ne furent que liesse. Dans la cité, les odeurs de parfums, d’épices et les fumées de viandes grillées se mêlaient, portées par un vent doux et chaud. Les tribus fidèles au roi David rendaient hommage à son successeur. Entre banquets et holocaustes, le jeune roi tenait conseil. Il devait avant tout déterminer sa stratégie pour faire asseoir sa renommée et celle de sa nation.
De son côté l’intrigant Adonias ne s’avouait pas vaincu. Les anciennes règles de succession ayant été bafouées, il ne doutait pas de faire entendre raison au peuple. Se pensant fin stratège, il demanda audience à Bethsabée. Il l’enjoignit de convaincre Salomon de lui donner pour femme la dernière épouse de David, Abishag de Shunem, dont il s’estimait l’ultime protecteur. Par ce biais, il prenait possession du harem, qui en orient était un symbole de puissance, et affirmait ainsi sa légitimité de prince du sang. Salomon ne s’en laissa pas conter, il comprit très vite les desseins de ce frère belliciste qui avait fait tant de mal autour de lui. Il se rappelait l’exil qu’avait dû subir leur père, le roi David, quand Adonias s’était fait proclamer roi. De l’assassinat de ses frères, eux aussi fils de Haggit, qu’il avait fomenté afin qu’ils ne lui ravissent pas le trône.
Salomon, mis au fait des intrigues, ordonna à ses lètes l’exécution d’Adonias. Il fit mettre à mort ou exiler tous ceux qui avaient comploté contre David et lui-même. Les premiers jours du règne de Salomon se passèrent dans le sang. Il devait avant tout faire table rase des intrigants afin de pouvoir donner aux tribus qui le reconnaissaient comme l’élu, un royaume exempt de conflit et prompt à la paix.
Salomon commença son règne par la consolidation de ses relations avec l’étranger. A la différence de son père, il était conscient que la diplomatie était le seul moyen de faire apprécier sa nouvelle nation. Il renforça ses alliances. Pour se rendre encore plus puissant aux yeux des autres monarques, il réussit à obtenir pour femme une des filles du Pharaon Siamon. Ce dernier offrit la ville de Gézer en dot. Salomon put ainsi faire traverser le pays d’Edom pour exploiter les mines d’or et de diamants d’Asion-Gaber indispensables à ses ambitieux projets.
Il mit en place une politique qui permit d’emprunter les voies commerciales en toute sécurité : il fit établir de nombreux postes de défense en des points stratégiques pour protéger les routes caravanières, et faire circuler les richesses de l’orient. Dans ses places fortes, il fit installer des garnisons de lètes, ces cavaliers israélites armés. De nombreux chevaux furent importés de Qowe (Cilicie) de Musri (voisin de la Cilicie), de Misrayïm (Egypte). Des chars de guerre furent construits et mis à la disposition des chevaliers. Il fit édifier d’imposantes écuries où il organisa le commerce de chevaux d’excellence, qu’il revendait aux princes araméens et hittites. Il organisa un commerce d’importation et d’exportation. Il fit construire à Asion-gaber, au fond du golfe Elanitique, une flotte de navires « tarshish » (ou tarsis) destinés aux grandes traversées afin de s’approvisionner en biens précieux, tels que l’or, l’argent, le bois de Santal, l’ivoire, les singes et les paons. Les israélites, piètres marins, ne pouvaient remplir ce rôle, aussi Salomon fit appel à Hiram, roi de Tyr, qui lui envoya des matelots aguerris.
Le commerce de Salomon était très rémunérateur, ce qui donnait du poids à sa nouvelle nation. La renommée de ses richesses et de sa sagesse s’étendait de plus en plus. Il recevait avec faste. La somptuosité de ses fêtes devenait légendaire. A Saba, ville de l’Arabie méridionale, la reine, Soltana Balkama (ce qui signifie la reine intelligente et fine), voulut constater par elle-même si cette notoriété n’était pas usurpée. C’est ainsi qu’elle se rendit à Jérusalem. Accompagnée d’une très longue et majestueuse caravane, chargée de nombreux présents comme il était d’usage, elle suivit la route de l’or et de l’encens sécurisée par cet étrange monarque. Après les échanges de cadeaux, la reine voulut s’entretenir avec Salomon. Belle et cultivée, la jeune souveraine voulut vérifier par plusieurs questions subtiles et profondes si la réputation de sagesse de ce jeune roi était justifiée. Ils passèrent beaucoup de temps ensemble. Salomon, sous le charme, lui fit visiter son royaume en pleine construction. Leurs échanges étaient intimes, leur complicité croissante et visible. Bons cavaliers, la reine et le jeune roi parcouraient les étendues des territoires conquis, avec une escorte légère. Le soir, on pouvait apercevoir à contre-jour les silhouettes des deux jeunes gens scrutant un horizon qu’ils semblaient être les seuls à reconnaître. Elle dut pourtant se résigner à rejoindre son vieux mais non moins royal époux. Car si les hommes orientaux tiraient gloire et puissance du nombre de femmes et concubines de leur harem, les femmes, elles, devaient assurer une descendance au monarque et ce, sans que cela pût être contesté. Couverte d’or, de bijoux, de pierres précieuses, d’encens, de parfums rares, et le cœur débordant d’admiration et d’amour ardent mais pourtant impossible, la reine quitta Jérusalem. Quand Salomon vit s’ébranler l’imposante caravane, le cœur lui serrait un peu. Les yeux dans le vague, il faisait tourner l’anneau de son index gauche, cadeau offert par cette reine qu’il aimait profondément. Tout au fond de lui, il espérait qu’un jour leur union serait possible. Après tout, le roi de Saba était un vieil homme ! La jeunesse permet une certaine distance avec le temps qui passe, que seules les années parcourues rattrapent.
La sève accumulée par David dans le rameau de la monarchie produisait sa plus belle fleur en Salomon. Le royaume était encore trop fragile pour que cet amour puisse être vécu au grand jour. Il ne pouvait pas risquer une guerre. La paix, qu’il mettait tant d’ardeur à consolider, était l’assurance du serment fait à son père et à son peuple. Il devait accomplir sa promesse, bâtir un temple à la gloire de Yahvé le Dieu unique du peuple Juif. Il fallait la paix et de l’argent pour le construire. La grandeur d’une nation se mesurait aux yeux des autres, à la fois aux dimensions du temple et du palais, et à leur splendeur. Ses constructions dispendieuses, dans tout le royaume, ses fastueuses réceptions, faisaient que de temps en temps les coffres du trésor étaient vides.
Salomon entretenait de fréquents rapports avec le roi de Tyr, Hiram, avec qui il commerçait. Il lui envoya un jour ce message :
« - Mon père n’a pas pu construire un temple au nom de Yahvé à cause des guerres. Maintenant que la tranquillité est venue, je vais tenir sa promesse. »
Hiram, qui avait été un ami fidèle du roi David, lui accorda son aide à la fois en matériaux, hommes et argent.
L’emplacement du temple fut Moriah, la colline qui formait vers le nord la continuation de l’Ophel. C’est là qu’était située l’aire d’Orna le Jébuséen, lieu où le roi David avait fait édifier un autel pour Yahvé. Plus tard cela deviendra le lieu saint musulman, Haram esh-Sherif.
Le roi de Tyr envoya des ouvriers spécialisés et surtout du matériel à Jérusalem. Il fit couper des cèdres du Liban, des cyprès, des genévriers qu’il fit acheminer par radeaux le long de la mer jusqu’à Jaffa où les serviteurs de Salomon les réceptionnaient pour les transporter sur les chantiers. Pendant ce temps, des milliers d’ouvriers israélites et cananéens travaillaient à extraire, tailler et transporter des pierres. Les giblites (grecs) sculptaient le bois et la pierre. On fit venir de Tyr le meilleur bronzier Hũrãm-‘abhi, qui établit sa fonderie près de Sukkoth dans la vallée du Jourdain. Les chantiers étaient colossaux car en plus du temple, Salomon se faisait construire un immense palais royal, et agrandir son harem. Les ouvriers d’Hiram furent rémunérés non en or, mais en froment et en huile acheminés en grande quantité. Salomon envoyait dix mille hommes de corvée par mois au Liban. Ils y restaient un mois sous les ordres du maitre d’œuvre Adoram, puis ils rentraient chez eux deux mois, remplacés par d’autres. Le paysage était une fourmilière, bruyante et poussiéreuse.
Le temple ou maison de Yahvé, devait être construit suivant un schéma symbolique que même les temples de toile respectaient : pour ces tribus, la gloire du Dieu Yahvé brille spécialement dans les cieux, mais habitant sur terre, il doit demeurer dans l’obscurité de la cella.
L’édifice devait avoir sa façade tournée vers l’orient, là où l’astre de lumière se lève. On pénétrait ensuite dans trois salles successives. D’abord le vestibule ou ũlãm large de 11 m, long de 5,50 m et d’une hauteur de 16,50 m. De chaque côté de l’entrée se trouvait une colonne de bronze creuse d’une hauteur de 9,90 m et surmontée d’un chapiteau arrondi d’une hauteur de 2,75 m. Chacune de ces colonnes portait un nom, à droite était Yakhĩn, qui veut dire « il rendra stable », à gauche, Bo’az qui signifie « en lui est la force ».
La salle suivante était l’aula, hēkhāl ou maison grande, mais aussi « le Saint » (qodhesh), symbole de la terre. Sa largeur et sa hauteur étaient les mêmes que pour le vestibule, mais sa longueur était de 22 m. La pièce était meublée d’un autel de cèdre couvert d’or destiné aux parfums et aux pains, illuminée de dix candélabres d’or pur ainsi que des accessoires du culte, eux aussi en or.
Puis, la Cella ou adyton (en hébreu debhĩr), le Saint des Saints (qodhesh qodhashĩm), représentait le ciel, salle parfaitement cubique, de 11 m de côté. Mystérieusement obscure, c’était l’écrin où devait être déposée l’arche d’alliance. Deux chérubins sculptés dans du bois d’olivier, d’une hauteur de 5,5 m, gardaient et protégeaient de leurs immenses ailes de 2,75 m le précieux symbole de la foi. Sols, murs, ainsi que cloisons, tout était recouvert de bois de cèdre et de genévrier sculpté de chérubins, de fleurs, et de palmes. Tout l’ensemble était recouvert d’or. Puis venait la cour intérieure du temple appelée l’Atrium (häser). Cette cour était entourée de hauts murs. Là se dressait l’autel en bronze des holocaustes. Un immense réservoir symbolisant l’eau, appelé « la mer d’airain » reposait sur douze bœufs de bronze répartis en quatre groupes de trois, situés aux quatre points cardinaux. Les bœufs symbolisaient les douze tribus d’Israël. Il y avait aussi dix conques de bronze fixées sur des chariots à roues qui servaient à transporter l’eau du réservoir aux endroits où cette eau sacrée était demandée.
Le peuple ravi d’admiration pouvait à présent contempler le temple et découvrir aussi l’immense palais. Ce dernier avait été divisé en deux. Un bâtiment était destiné au harem royal et aux salles administratives du souverain. L’autre était réservé aux appartements de la fille de pharaon, première épouse. La partie réservée au roi contenait, entre autres, la salle de justice où se dressait un trône d’ivoire posé sur une estrade à six degrés. Sur ceux-ci se tenaient douze lions, six de chaque côté. L’estrade était surmontée d’un baldaquin recouvert de précieuses étoffes. C’est de ce lieu que la réputation des jugements sagaces du roi passera à la postérité et le rendra immortel.
Sous son gouvernement le peuple jouissait d’une opulence et d’un bien-être qu’il n’avait pas encore connus. L’argent devint aussi abondant que les cailloux. La réputation de Salomon, aux yeux des Israélites, le faisait paraître le « roi yahviste idéal » (plus tard il sera qualifié de prophète). On sait qu’un peuple ébloui par d’ostentatoires édifices, symboles de puissance de leur roi, et qui de plus a le ventre plein, oublie facilement les jours pénibles. Un jour pourtant, Hiram demanda à être payé. Mais les caisses du royaume étant vides. Salomon, pour s’acquitter de ses dettes, dut livrer vingt villes au roi de Tyr.
Toutefois un homme, même riche roi, et jouissant d’une grande réputation de sagesse, n’en reste pas moins homme.
Salomon n’avait pas cessé de penser à sa reine de cœur. Chaque jour l’anneau lui rappelait le vide laissé par cette femme. Depuis leur rencontre, personne n’avait réussi à le combler. Leurs échanges « interculturels », leurs visions du monde, leurs conversations qui semblaient sans fin et auxquelles la tendresse et l’amour mettaient un point d’exclamation, lui manquaient terriblement. Ils avaient pourtant maintenu des échanges épistolaires qui montraient que leurs sentiments étaient restés intacts et d’une grande sensibilité. Puis tout s’était arrêté. Un jour un messager muni d’une missive vint faire part à Salomon du deuil du roi de Saba. Sa jeune reine avait péri en couches ainsi que son enfant. Pour Salomon le ciel venait de se déchirer. La vie prenait la couleur des nuits sans lune. Son cœur pesait à présent, comme à Sisyphe le poids de son rocher. Parfums et richesses venaient de perdre leurs attraits. Le vide de l’absence devenait à présent un gouffre. La ferveur de sa foi lui donnait un goût d’amertume. Le riche et célèbre souverain, que tout un peuple vénérait, entrait dans le doute. Il avait consacré sa vie à rendre les hommages les plus fervents à Yahvé, Le Dieu unique, et exclusif. Lui à qui il avait fait construire un temple dont le rayonnement en imposait aux autres divinités. Lui à qui il avait sacrifié son amour terrestre pour rendre hommage à son amour céleste. N’était-ce pas pour Lui qu’il avait laissé partir celle qui lui donnait la force de continuer malgré l’absence ? Comment à présent croire en Lui ? A trop donner on se perd.
Dès lors, Salomon s’enferma de plus en plus souvent en lui-même. Un dégoût du quotidien s’immisçait en lui. Il visita plus régulièrement son magnifique harem pour essayer, sous les caresses de ses nombreuses femmes, de retrouver le corps chaud de l’être évanoui. Mais nulle ivresse, olfactive ni gustative, ne réussit à combler sa peine. Ce grand roi vieillit prématurément. Il ne chercha plus à convaincre ses femmes et concubines de rendre hommage à Yahvé. D’origines diverses, elles l’entrainèrent à accueillir leurs Dieux et Déesses plus inclusifs. Salomon fit construire aux environs de Jérusalem des sanctuaires dédiés aux divinités cananéennes. On le voyait à présent se prosterner devant Astarté, Moloch ou Chamos (Kamosh), dieu des Moabites, et organiser des sacrifices à ces Dieux plus conciliants et moins psychophages. Saoul de douleur, il dépensait sans compter et se noyait dans de futiles agapes. Il n’arrivait, ni par le vin, ni par les nourritures, à combler le gouffre sans fond laissé par l’absente.
La politique du royaume s’en ressentit. Des feux de rébellion menaçaient. Jéroboam de la tribu d’Ephraïm, placé par Salomon comme surintendant des ouvriers de la maison de Joseph, se mit à la tête d’un mouvement de révolte. Les impôts et taxes en tout genre menaient le petit peuple à la ruine. Le roi n’entendait plus. Il réussit toutefois à faire condamner l’agitateur avant que l’incident ne prenne trop d’ampleur. Aidé et soutenu, Jéroboam se refugia en Egypte.
Mais le cœur n’y était plus. Celui qui s’était tant battu pour faire reconnaître son Dieu et son peuple avait perdu la foi. Son règne aussi perdit de son aura. Salomon s’éteignit en 932 av JC. Quand son fils Roboam monta sur le trône, le royaume était en ébullition, mais cela est une autre histoire…
Si la fin de sa vie ne fut pas des plus glorieuses pour sa religion, le peuple d’Israël gardera en mémoire le grand Salomon comme étant celui qui réussit à faire briller son peuple en le sortant de son nomadisme. Sa renommée ayant passé les frontières, son histoire est devenue une légende et les légendes font les immortels. Son Dieu unique a fini par convaincre et aujourd’hui il est la souche de trois religions. Les Saints et Saintes ont pris la place des Dieux et Déesses païennes dans le cœur des hommes.
Ce fabuleux monarque aura laissé un terreau fertile pour les générations qui ont suivi. Les conteurs parleront de sa gloire, de sa ténacité, de ses richesses et de sa justice. Encore aujourd’hui il est au panthéon de ces hommes qui font briller le regard des enfants car son histoire s’est auréolée d’un halo de conquêtes et de magie.
Frédérique Labouret-Pasdeloup.